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La région de Bénimellal Khénifra

 

  1. Une nouvelle dynamique axée sur la reconversion agricole et la promotion des secteurs industriel et touristique
  2. Agriculture, l’essentiel de l’activité économique
  3. Industrie, un jeune secteur qui rattrape son retard
  4. Tourisme, un secteur à la traîne qui intéresse désormais les investisseurs
  5. INDH à Béni Mellal: 1490 projets réalisés depuis 2005 à 2018

Une nouvelle dynamique axée sur la reconversion agricole et la promotion des secteurs industriel et touristique

Située au centre du Royaume, la région de Béni Mellal-Khénifra est née du découpage régional de 2015 à partir des trois anciennes régions : Meknès-Tafilalet, Chaouia-Ouardigha et Tadla-Azilal.

La région, qui s’étend sur une superficie de 28.374 Km2 pour 2,5 millions d’habitants selon le recensement de 2014, regroupe sur le plan administratif cinq provinces : Azilal, Béni Mellal, Fquih Ben Salah, Khénifra et Khouribga, 135 communes dont 16 municipalités et 119 communes rurales.

De par sa richesse historique et sa position géographique sur le grand axe touristique Fès-Marrakech-Casablanca et du massif de l’Atlas et ses sites naturels et historiques, la région possède des atouts majeurs pour un développement qui s’annonce prometteur.

Ses performances économiques reposent sur ses ressources naturelles, son tissu industriel en cours de renforcement, son potentiel agricole en cours de reconversion, sa principale activité minière autour des gisements de Khouribga, ses grands projets structurants et son patrimoine immatériel.

La région présente un intérêt stratégique, non pas tant pour son poids démographique et économique assez réduit, que pour son double rôle de plus en plus affirmé d’une part dans l’organisation du territoire national, et pour la particularité des espaces qui lui sont voisins, d’autre part.

En effet, cette région assume, de par sa position, une fonction centrale d’articulation du premier périmètre irrigué du Maghreb en étendue (le Tadla) et d’un corridor historique où s’insère la route reliant Fès à Marrakech (Nord-Sud, anciennement connue comme Trik Essoltane) qui met en contact des milieux naturels parmi les plus contrastés à l’échelle du pays: côté Est, y domine un piémont (le Dir), très prospère sur le plan agricole, que surplombent les massifs montagneux du Haut Atlas oriental et du Moyen Atlas central, ‘’le château d’eau’’, véritable veine nourricière du pays, mais aussi zone de forte déprise socio-économique; du côté Ouest, s’y étend une partie du plateau central.

C’est une région aux spécificités prononcées au vu de sa position insérée entre l’Atlas et les provinces littorales atlantiques avec une géographie très contrastée et au caractère marqué.

Toutefois, ces oppositions, aussi tranchées qu’elles puissent apparaître, présentent des avantages indéniables pour la mise en œuvre de solidarités mutuellement avantageuses, le riche patrimoine naturel (hydraulique et forestier) fortement diversifié, le potentiel agricole de la plaine en cours de reconversion (Béni Amir et Béni Moussa), les opportunités offertes par l’activité minière, les grands projets structurants (infrastructures de liaisons et plateformes agro-industrielles et commerciales) et la position de charnière dans le dispositif national.

Agriculture, l’essentiel de l’activité économique

La région de Béni Mellal-Khénifra dispose donc de nombreux atouts qui lui permettent de représenter 6,5 % du PIB national. Grâce en premier lieu à l’agriculture qui constitue l’essentiel de l’activité économique de la région. Elle dispose d’une superficie près de 959.000 hectares, soit plus de 10 % de la superficie agricole du Royaume, avec, en prime, des ressources hydriques importantes et un climat favorable.

La région dispose d’un important potentiel de développement agricole avec un programme de reconversion en cours de réalisation dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV). Pour ce faire, la région a mis en place un Plan Agricole Régional (PAR) qui vise à booster le développement des activités agricoles autour de trois principaux axes, à savoir l’irrigation, la valorisation des produits et les zones montagneuses.

Au total, 110 projets sont programmés à l’horizon 2020 au profit de 89.000 agriculteurs. Il s’agit de 34 projets concernant le Pilier I du PMV et 76 projets du Pilier II, le tout pour un investissement global de 9,6 milliards de Dirhams. 80 % des projets sont déjà en cours d’exécution, soit 88 projets (17 du premier Pilier et 71 du deuxième Pilier). Les projets en cours ont déjà nécessité un investissement de 6,6 milliards de Dirhams, soit 89 % du budget total consacré au Plan Agricole Régional.

En amont, le PAR a permis d’augmenter la production agricole à travers l’extension des superficies cultivées: 27.500 ha ont été plantés (PAR QUOI). En aval, 37 unités de valorisation ont été construites pour promouvoir les produits du terroir de la région. A noter aussi que le PAR de la région de Béni Mellal-Khénifra a engagé des projets pour s’adapter au Programme National d’économie d’eau en irrigation (PNEEI). Le périmètre de Tadla, par exemple, est en cours de reconversion sous la supervision de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Tadla (OR-MVAT) : 88.000 ha ont été équipés en irrigation localisée dont 40.000 en reconversion collective.

Les projets d’aménagements hydro-agricoles comprennent la reconversion collective de 22.335 ha en irrigation localisée plutôt que gravitaire. Le PAR prévoit d’appuyer et d’assister techniquement les agriculteurs lors de la reconversion. La première tranche du projet profitera à 2.565 agriculteurs et nécessitera un investissement de 621 millions de Dirhams pour équiper 10.235 hectares. Avec un budget de 892 millions de Dirhams, la deuxième tranche qui devrait être achevé d’ici 2020, vise à équiper 12.100 ha au profit de 2.926 agriculteurs.

Industrie, un jeune secteur qui rattrape son retard

Si la région à une longue tradition agricole, son industrialisation est en revanche relativement récente (début des années 90). Désireuse de rattraper son retard, la région commence peu à peu à s’industrialiser. Sa forte attractivité se confirme au fil des années. En effet, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à s’y implanter.

À fin 2017, les investissements dans cette région ont enregistré une forte progression par rapport aux années précédentes. Quelques 79 projets (sur 103) ont été validés par la Commission régionale d’investissement en 2017.

Le montant global des investissements s’élève à plus de 22 MMDH. Avec à la clé la création de 5.058 opportunités d’emploi. Et cela dans presque tous les secteurs d’activité (45 % pour l’industrie, 37 % pour l’énergie et les mines, 9 % pour le tourisme et les services et autant pour le BTP).

Le premier investisseur reste l’OCP (Office chérifien des Phosphates) qui va lancer, dans le cadre de sa stratégie de développement industriel durable, 13 projets d’envergure.Il s’agit, entre autres, de l’ouverture de nouvelles mines, l’extension et le développement des laveries de Bni Amir et de Mrah, l’achèvement, à l’horizon 2020, de la nouvelle laverie d’Oulad Farès, la plus grande au monde. Sans oublier la mise en place d’ouvrages hydriques et électriques.

De grands projets qui sont à même de renforcer la nouvelle vocation industrielle de la région en la repositionnant sur des secteurs d’activité porteurs.

Toujours dans la transformation et la valorisation des ressources minières de la région, un projet d’un montant d’investissement de 80 MDH a été validé au niveau de la province de Fquih Ben Salah. Ce projet concerne une laverie pour le traitement des minéraux de barytine, plomb et cuivre, abondants dans la région.

Dans la province de Khénifra, une unité de production de ciment colle sera réalisée dans la commune Sidi Lamine pour un montant d’investissement de l’ordre de 15 MDH. Une autre, aussi importante, verra le jour dans la commune Moha Ou Hamou Zayani, consacrée à la fabrication des matériaux de construction. Son coût est de 31 millions de Dirhams.

Cette même dynamique a été enregistrée aux niveaux d’autres localités dans la province de Béni Mellal, dont certaines zones montagneuses. C’est le cas de la commune d’Aghbala qui accueillera un projet agro-industriel consistant en la mise en place d’une unité frigorifique destinée à la préservation de 2.200 tonnes de pommes par an. Montant du projet, environ 30 millions de Dirhams.

À elle seule, la ville de Béni Mellal, chef-lieu de la région, connaît la création de plus de 600 entreprises annuellement, soit 30 % des structures qui voient le jour dans la région. Pour les investissements validés, Béni Mellal a attiré en moyenne 1,34 MMD lors des quatre dernières années, soit 17 % de l’ensemble des projets validés à l’échelle régionale.

Promise à une nouvelle dynamique avec l’achèvement en 2017 du programme de développement régional d’une durée de six ans avec à la clé 719 projets programmés pour un montant de 18,5 MMDH, la région de Béni Mellal-Khénifra ambitionne de réaliser une croissance de 25 % du PIB régional à l’horizon 2021.

Dans le secteur industriel, la région mise sur l’agro-industrie. Des unités de conditionnement d’agrumes, de production de jus, de valorisation du sésame et de conserves d’olives devraient ainsi être créées.

Tourisme, un secteur à la traîne qui intéresse désormais les investisseurs

Autre secteur prometteur, le tourisme qui est resté longtemps à la traîne. En témoigne, l’aéroport de Béni Mellal, situé à seulement 8 km de la ville, qui n’enregistre qu’un trafic réduit avec deux vols par jour malgré sa superficie de 170 ha.

Dans les prochaines années, la donne ne manquera pas de changer puisque les investisseurs commencent à s’intéresser à cette niche prometteuse, longtemps délaissée. Des projets d’infrastructures touristiques de loisirs et d’hébergement sont en perspective dans la région. Le site touristique phare de Bin El Ouidane a connu cette année la validation de quatre importants projets qui comptent la construction d’hôtels, de résidences de vacances, de clubs et de maisons d’hôtes pour un montant global d’environ 120 MDH.

La région de Béni Mellal-Khénifra dispose donc d’importantes potentialités naturelles, culturelles, humaines et économiques à même de lui assurer un développement soutenu et intégré. La région dispose aussi d’une économie diversifiée comprenant des secteurs productifs d’une importance cruciale dont, en premier lieu, l’agriculture, suivie du secteur industriel et énergétique, sans pour autant oublier le secteur touristique appelé dans les années à venir à jouer un rôle de premier plan dans l’essor économique et social de la région.

Cependant, il convient de noter que de nombreuses ressources économiques et naturelles de la région, peu ou mal exploitées, méritent aujourd’hui d’être valorisées dans le cadre d’une stratégie économique régionale intégrée.

INDH à Béni Mellal: 1490 projets réalisés depuis 2005 à 2018        

Le bilan des réalisations à Béni Mellal grâce à l’Initiative nationale de développement humain (INDH) depuis son lancement en 2005 à 2018, fait état de 1490 projets pour un coût de 1 milliard 128 millions de dirhams, dont une contribution de l’INDH à hauteur de 523 millions de dirhams (46 %).

Dans le programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, 168 projets ont été réalisés pour un montant de 29 millions de dirhams avec une contribution de l’INDH de l’ordre de 20 millions de dirhams, selon un bilan fourni à la MAP par la Division de l’Action Sociale (DAS) à la province de Béni Mellal, qui ajoute que les projets concernant la lutte contre l’exclusion sociale en milieu urbain se chiffrent à 298 pour un coût de 271 millions de dirhams dont un apport de l’INDH s’élevant à 127 millions de dirhams.

De même source, on apprend que 679 projets ont été programmés dans le cadre du programme transversal, avec une enveloppe de 214 millions de dirhams dont 142 millions de dirhams de l’INDH.

S’agissant du programme de lutte contre la précarité qui cible huit catégories sociales en situation précaire, notamment les jeunes sans abri, les enfants de rues et les personnes âgées démunies, le document fait état de 82 projets pour un coût de 240 millions de dirhams dont un financement de l’INDH de l’ordre de 67 millions de dirhams.

Concernant le programme de mise à niveau territoriale qui vise à réduire les disparités en matières d’accès aux infrastructures de base, équipements et services de proximité ainsi qu’à renforcer la convergence des actions sectorielles en concertation avec les acteurs du développement local et en coordination avec les CPDH (comités provinciaux de développement humain), présidés par les Walis et Gouverneurs, la même source note la programmation de 141 projets d’un coût de 199 millions de dirhams, dont 81 millions de dirhams de l’INDH.

Dans le domaine de la réduction des disparités sociales et territoriales en milieu rural, on cite de même source la programmation de 122 projets ayant nécessité un financement d’environ 175 millions de dirhams avec une participation de l’INDH de l’ordre de 86 millions de dirhams. Les projets concernent la construction des routes et accès, l’électrification, l’amélioration de l’accès aux prestations de santé ainsi que l’alimentation en eau potable.

Sur le registre de la répartition géographique, le document de la DAS relève que 367 projets ont été réalisés dans les zones montagneuses pour un montant total de 245 millions de dirhams dont 136 millions de dirhams de l’INDH, 300 autres projets dans les régions de piémont (Dir) pour un coût de 165 millions de dirhams dont 78 millions de dirhams, une contribution de l’INDH tandis que les régions des plaines ont bénéficié de 178 projets d’un coût de 287 millions de dirhams dont 69 millions de dirhams de l’INDH.

A cela s’ajoutent, 596 projets réalisées dans les agglomérations urbaines pour un montant de 368 millions de dirhams dont une participation de l’INDH de l’ordre de 201 millions de dirhams.

Conformément à la philosophie de l’INDH qui est aujourd’hui à sa troisième phase, les projets réalisés visent à diversifier la programmation sportive et culturelle dans la province de Béni Mellal, promouvoir les activités génératrices de revenu, lutter contre les fragilités et les disparités sociales, améliorer les prestations sociales et de santé, lutter contre le décrochage scolaire dans le monde rural surtout pour les filles, ou encore désenclaver certaines zones dans la province en améliorant la mobilité des populations locales.

L’Initiative Nationale pour le Développement Humain, lancée le 18 mai 2005 par SM le Roi Mohammed VI vise la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale à travers la réalisation de projets d’appui aux infrastructures de base, projets de formation et de renforcement de capacités, d’animation sociale, culturelle et sportive ainsi que la promotion d’activités génératrices de revenus et d’emplois.

De par son originalité et son aspect novateur, l’INDH se fonde sur une nouvelle philosophie et un nouveau style de management. Dans ce cadre, le Discours Royal constitue la feuille de route et la référence se focalisant sur un socle de valeurs à savoir, la dignité humaine, la confiance des marocains en soi et en l’avenir de leur pays et la participation de la population concernée à travers le diagnostic participatif et la déclinaison des besoins exprimés en projets. De plus, la bonne gouvernance et la pérennité s’ajoutent à ces valeurs qui confortent une gouvernance intelligente, démocratique, et qui donne la possibilité à tous les acteurs du développement de s’impliquer fortement dans le processus de prise de décision de la chose publique.